La petite histoire des grades dans l'armée durant l'Ancien Régime.

Bonjour,
la dénomination de certains grades est restée longtemps confuse.
De 1667 à 1788 par exemple, il y avait deux sortes de brigadiers: l'un aspirait à devenir général et l'autre oscillait entre la troupe et les bas officiers.

Autre exemple, le capitaine qui ne faisait pas encore partie des officiers avant 1636.
Mais le terme "officier" s'appliquait par contre aux cadres qu'il commandait.

Voici un bref historique de certains grades:
Le grade de capitaine apparaît en 1534 dans l'infanterie avec la création des légions, et en 1635 dans la cavalerie avec la création des régiments.

Le capitaine pouvait recevoir une commission du Roi pour lever une compagnie, conduire une compagnie déjà existante, choisir son lieutenant et son enseigne.
Un maréchal des logis complétait l'encadrement d'une compagnie d'ordonnance.

Le grade de colonel (plus précisément mestre de camp) apparaît à la même époque, il commande 5 bandes (et donc 5 capitaines), chaque bande comprenait 12 lieutenants, 12 enseignes, 60 centeniers, 120 cinquanteniers et 240 chefs d'escadre (ou d'escouade) plus quelques fourriers.
Les mestres de camp prendront effectivement l'appellation de colonel en 1661.

L'appellation de caporal apparaît en 1548 quand Fourquevaux (grand capitaine français) traite de caporaux ses centeniers. Par la suite le caporal ne sera plus qu'un petit gradé de la troupe.

Le lancepassade ou anspessade est un simple soldat qui s'est distingué et touche ainsi une solde plus élevée.
Choiseul le renomme appointé en 1762.

Le sergent est d'abord un homme de troupe, puis sera ensuite traité en qualité de bas officier.
Le terme de sous-officier n'apparaît qu'à la Révolution.

Dans la cavalerie, le brigadier est subordonné au maréchal des logis, lequel est considéré en qualité d'officier jusqu'en 1762.

L'avancement chez les officiers voit le jour en 1661.

Le grade d'adjudant apparaît en 1776 quand il fallu renforcer la discipline dans les régiments.
Le sergent fourrier voit également le jour la même année, classé entre le sergent et le sergent major dans l'infanterie et l'artillerie et entre le maréchal des logis en second et le maréchal des logis en chef dans les troupes montées.
cf Jean Chagniot dans le Dictionnaire de l'Ancien Régime

Bien plus tard apparaîtront les grades d'adjudant chef (1912) et de sergent chef (1928).
Cordialement,
CG

Bonjour Christian

Très intéressant , le maréchal des logis était considéré comme bas officier , maintenant sous officier.
De même l'évolution du grade de sergent.
Si je ne me trompe pas maintenant sergent = sous officier, maréchal des logis = sous officier dans les unités anciennement montées.
Merci pour le partage.
Cordialement

Thierry

C'est bien ça.
les appellations de sergent, sergent chef, caporal et caporal chef conviennent pour les armes à pied.
Pour les armes montées c'est maréchal des logis, maréchal des logis chef, brigadier et brigadier chef.

Les bas officiers de l'Ancien Régime correspondent aux sous officiers actuels.


On peut également ajouter qu'au XV° siècle dans l'armée bourguignonne du Téméraire, le chef d'escouade était appelé dizenier.

Merci pour ce petit cours fort utile, Cordialement Marc

Merci beaucoup, j'ai appris plein de choses. Très intéressant.
Cdlt
LM

Bonjour,
voici une lettre d'un lieutenant qui espère passer capitaine dans les années 1740:



Et la réponse:



Tiré de ce livre:

Bonjour,

Très bel historique sur les grades, merci beaucoup.

jeff