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| Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. | |
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Crevette Administrateur
Nombre de messages : 45488 Age : 68 Localisation : Haut Doubs Thème de collection : reconstitution XVII° et XVIII°. Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. Ven 25 Sep 2015 - 15:35 | |
| Bonjour, le hasard m'a conduit à acheter suite à une succession un mousqueton de cavalerie AN 9 Armaé absolument neuf (jamais percé) pour moins de la moitié de sa valeur. Je j'aime pas particulièrement les armes de cavalerie, mais le prix a été un élément décisif! Le voici au catalogue Armaé: En regardant la page du catalogue je me suis aperçu qu'ils donnaient la marche à suivre pour le transformer en mousqueton 1786 de hussard: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Aller à 1° Empire, Mousquets et pistolets, mousqueton de cavalerie et c'est en dessous de la description qu'est le lien de la page. Je vous mets ici le détail de cette transformation: Comment transformer le mousqueton ARMAE en modèle de hussard 1786 ?
Les reconstituteurs napoléoniens, les passionnés ou collectionneurs, ont sans doute regretté qu’il n’existe pas de reproduction du mousqueton de hussard modèle 1786.
Aujourd’hui, nous allons vous expliquer comment transformer le modèle 1777 modifié an IX (commercialisé par ARMAE.COM) en un beau mousqueton 1786. Nous remercions notre ami Laurent Lafont qui a magnifiquement opéré cette transformation et qui nous fait part de son expérience.
La place nous manque ici pour tout vous expliquer en une seule fois, aussi cet article aura-t-il des suites. La transformation du mousqueton de cavalerie en mousqueton de hussard s’avère relativement praticable.
Le plus délicat étant le perçage du tunnel de baguette. Le mousqueton de hussard a été fabriqué à environ 11 000 exemplaires (hors période révolutionnaire), alors que le mousqueton de cavalerie a été lui produit à environ 230 000 exemplaires. Les originaux sont de ce fait relativement rares et recherchés.En premier lieu, les caractéristiques générales des mousquetons de cavalerie sont les suivantes :
1777 1777 AN IX 1786 Repro ARMAE Longueur totale 117,2 cm 114,0 cm 106,5cm 114,7 cm Longueur du canon 75,8 cm 75,6 cm 70,4 cm 77,8 cm Longueur de la crosse 41,4 cm ? 38,4 cm ? 36,5 cm 36,6 cm Poids 3,400 kg 3,290 kg 3,200 kg 3,065 Calibre 17,5 mm 17,1 mm 17,1 mm 17,5 mm Platine 14,5 cm 14,5 cm 14,5 cm 15,2 cm
Une des caractéristiques du 1786 par rapport au mousqueton 1777 est d’avoir un canon plus court de 2 pouces (54,1 mm). On sait que la crosse du 1777 modifié An IX faisait 1 pouce de moins que celle du 1777. Il semblerait que celle du 1786 était encore plus courte d’un pouce.
Il y a eu 3 « versions » du 1786 : Une première de 1786 à 1790 nommée par commodité « Ancien Régime ». Une seconde dite « révolutionnaire » qui se caractérise par des garnitures entièrement en fer au lieu de laiton, une fabrication en une pièce du pontet et de l’écusson et l’apparition d’un tenon de baïonnette sous le canon. On peut également y rajouter quelques modèles dits « dépareillés » fabriqués pendant cette période, mélanges de pièces de 1763, 1777… La dernière dite 1786 An IX avec une remise en production à partir de 1810 jusqu’en 1815, avant l’apparition du modèle 1816. Elle se caractérise par une platine modifiée an IX, l’officialisation (théorique mais rarement observée en fait) du tenon de baïonnette et le déplacement du guidon de mire qui passe de brasé sur le canon à moulé avec l’embouchoir.
La modification de la réplique : Le canon Le raccourcissement
Il convient de commencer par ce qui va dimensionner les autres pièces : le canon court. On coupe donc le canon à une longueur de 26 pouces soit 704 mm. Ce qui va nous débarrasser du tenon de baïonnette dont on peut se passer. Le diamètre du canon à l’embouchoir devrait être de 9 lignes 3 points (20,9mm) et au niveau du tonnerre de 13 lignes (29,3mm). Cependant une directive de l’an XIII indique que l’épaisseur du canon pour les mousquetons doit être de 12 lignes ou 28,0 mm( !) précisant que « la poudre, lors de son inflammation, agissant avec violence dans cette partie, si on ne rebutoit pas ceux qui n’ont point ces dimensions, on compromettroit la sûreté du soldat. » Une fois le travail fait et avec la réplique, on a et réciproquement 21,3 et 27,2 mm.
La lumière Normalement la lumière est percée au moyen de 3 poinçons de 1 ligne faible, au milieu du pan du canon et à 6 lignes 6 points du derrière. Le perçage est oblique de bas en haut et légèrement conique pour éviter le crachement du feu de la lumière. Si le percement était perpendiculaire le feu de la lumière risquerait, en effet, d’atteindre la joue de son voisin. Il sera cependant préférable de reporter l’empreinte du bassinet et de percer au centre de celui-ci et à l’arase supérieure avec un foret de 2,2 mm environ (un trou trop bas génèrerait, en effet, un temps d’amorçage plus long et un tir en 2 temps) sous un angle de l’ordre de 78°.La baguette La baguette, une fois glissée dans le canon devrait dépasser de 4 lignes pour un fusil et de 3 lignes 6 points (7,9 mm) pour un mousqueton. La tête était de forme tronconique. La baguette fournie avec la réplique, si elle fait la bonne longueur pour un mousqueton de grosse cavalerie, ne ressemble pas à grand-chose et après avoir raccourci le canon, la baguette s’en retrouve trop longue de 75 mm. On peut aisément couper une partie de la tête et la reprendre à la lime pour lui donner une forme tronconique.
Ce qui raccourci la baguette de 10 mm environ. Il faudra encore couper l’autre extrémité pour l’amener à une longueur finie d’environ 701 mm. Extrémité qu’on pourra fileter, si on a les outils adéquats.Les garnitures Le mousqueton 1786 ne disposait pas de bretelles. Il convient donc de supprimer les pièces liées à la bretelle de suspension.
La sous garde
On meule donc le pivot de battant de sous garde. Normalement l’écusson du 1777 comporte 2 vis à bois encadrant le pivot de battant. Sur la réplique, il y en a qu’une. Mais cela tombe bien, sur le 1786, il n’y en avait qu’une également. Donc on n’a rien à faire sur ce point. On démontera cependant le pontet et l’écusson (avec la détente) pour faciliter la suite du travail (voir le chapitre sur le percement du canal de baguette).
La grenadière et la tringle
On meule également le pivot de battant de la grenadière. On découpe le bec que forme la grenadière du 1777 à l’avant, pour obtenir un anneau simple de largeur constante. On coupe la bague entre les extrémités en rosette. La vis de la tringle serre de cette façon la grenadière sur le fusil. La tringle est identique à celle du 1777. Il n’y a donc rien à faire de particulier.
L’embouchoir
L’embouchoir du 1786 n’a rien à voir avec celui du 1777 An IX. Cependant on peut le transformer en lui soudant une pièce de laiton pour lui confectionner un long bec. L’embouchoir fini avec son bec fait 5 pouces 1 ligne 6 points (138,7 mm).
On peut également en acheter un brut de fonte (comme chez CARTRY par exemple). Il y aura un gros travail à la lime à faire, y compris à l’intérieur de la pièce pour faciliter le passage de la baguette.Si l’on souhaite un 1786 modifié An IX, on gardera le guidon de mire sur l’embouchoir. Autrement, il faudra le limer et en confectionner un en fer pour le braser sur le canon à 2 pouces 8 lignes de la bouche (72,2 mm). On sera alors dans une configuration 1786 Ancien Régime.
La plaque de couche. On aura besoin de la démonter lors du percement du canal de baguette.
La platine et le porte vis La platine du 1786 reprenait celle du 1777 et celle du 1786 An IX était modifiée An IX, c’est-à-dire sans retroussis de batterie. Il n’y a donc rien à faire de particulier.
La platine de la réplique est un peu trop forte d’environ 7mm. Mais il n’y a pas grand-chose à faire pour remédier à cela. Sur une précédente réplique, le ressort de batterie était un peu court. Sur celui, objet de la transformation, il est irréprochable.
Par contre, le bassinet mérite d’être un peu plus creusé. Les extrémités des vis de la bride de noix et du ressort de gâchette que l’on voit à l’arrière du chien nécessitent un coup de lime pour les arrondir, ainsi que les grandes vis de platine.Le bois Le bois se termine à 14 pouces 6 lignes de la bouche du canon (392,5mm). On se sert donc du canon fini et positionné pour couper le bois à la bonne longueur. On peut alors penser à décaper le verni pour mettre le bois à nu. On retravaillera l’extrémité pour l’adapter à l’embouchoir. Ce qui s’avère être une tâche qui demande beaucoup d’attention. On dégagera également, l’amorce du canal de baguette dont l’angle se trouve modifiée par le déplacement de l’embouchoir. Au niveau de la crosse, il n’y a rien à faire. Ses dimensions, sa forme (absence de joue) et sa pente, si elles présentent de petits défauts par rapport à un 1777, sont idéales pour un 1786.Le canal de baguette C’est le point le plus délicat de la transformation et celui qui demandera le plus d’attention : Sur la réplique, la baguette bute sur un taquet placé à l’intérieur de l’écusson que l’on a démonté précédemment. La baguette du 1786 traverse toute la crosse pour venir buter, elle, sur la plaque de couche. Cela nécessite donc de creuser un canal de diamètre 6 mm sur 700 mm de profondeur en évitant les vis de fixation de la platine, la vis de la queue de culasse le mécanisme intérieur de la platine et la détente avec sa goupille…
Les mèches bois que l’on peut trouver dans le commerce font au maximum 400mm de longueur. Les rallonges ne sont pas d’un grand secours car leur diamètre est trop important. On peut essayer de souder une tige à la mèche, mais cela nuirait à la précision du perçage. Il faut donc envisager de percer le canal par les deux bouts en espérant que les 2 canaux vont se rejoindre au niveau du puits de détente qui est légèrement excentré.Une fois terminé, il convient de supprimer en partie le taquet se situant à l’intérieur de l’écusson et qui sert de buttée à la baguette du 1777. Il faut également que les différents ergots ou renfort de l’écusson ne bride pas la baguette et éventuellement les éliminer à la lime.
Marquages et finitions Si l’on souhaite finasser, on peut détailler les marquages.
Marquages des parties métalliques La platine de la présente réplique est marquée « Manufacture Impériale de St Etienne ». Sur un précédent modèle, il y avait « Manufacture Royale de Mutzig » ce qui était relativement surprenant, comme choix pour un mousqueton 1777 An IX. La production d’arme à feu de la manufacture de Mutzig était relativement limitée et le terme de Royale lié à un An IX impliquait l’année de fabrication 1814 (pendant la première restauration). Si on veut être puriste, on est tout de même embêté. En effet, il semblerait que la manufacture de St Etienne n’ait fabriqué des mousquetons de hussards que sous l’Ancien Régime. La production de 1786 modifié An IX s’étant, elle, faite exclusivement à Maubeuge.
Comme l’objet de la transformation n’est pas de faire une copie, mais juste une réplique, je me bornerai à frapper mes initiales en guise de poinçon de contrôleur.
Par contre on peut rajouter les éléments généraux suivants : - Sur la queue de culasse le modèle 1786 (on notera à cette occasion que la vis de queue de culasse est placée un peu trop en avant de 5mm, elle devrait être à 36,1mm du bout du canon). - Sur le canon « 1813 » pour l’année de fabrication - Sur le canon, le régime du gouvernement « EF » pour Empire Français Marquage du bois Le macaron figure au centre du côté droit de la crosse Il est circulaire avec un diamètre de 2,7 centimètres. La partie centrale est occupée par une carotte de buis elle-même au diamètre de 1,3 centimètres au centre de laquelle figure le régime du gouvernement « EF » La couronne extérieure est partagée en quatre quartiers dans lesquels on a, à partir du et en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, tout d’abord l’année de fabrication1813, ensuite, dans un second compartiment, la lettre P, puis dans un troisième un C. Le quatrième est enfin, occupé par le mois de la construction.Finitions Je ne saurai dire précisément l’essence du bois utilisé pour la fabrication de la réplique. Il semblerait peut-être que cela soit de l’acajou d’Amérique d’une belle facture pour une réplique. Une fois le vernis décapé, on pourra donc le traiter à la cire ou à l’huile de lin. Les parties métalliques seront passées au rouillant (solution saline ou produit du commerce) pour leur ôter l’aspect trop poli miroir. On essayera également d’adoucir les angles de ces pièces au cours du nettoyage de la couche d’oxyde obtenue. On n’oubliera pas de stopper l’action du rouillant par l’application d’une huile pour arme. Les extrémités des vis mériteront d’être limées pour leur donner un meilleur aspect quand elles sont visibles comme sur la platine. Les parties en laiton peuvent manquer d’un peu de finesse et devrait être un peu adoucies.Voilà, je me suis borné à copier-coller cet article qui me semble très bien fait. Certaines opérations peuvent servir à améliorer d'autres armes Armaé. Cordialement, CG |
| | | tchewal Lieutenant-Colonel
Nombre de messages : 748 Age : 58 Localisation : Département de l'Ourthe Thème de collection : Armes pré 1900 Date d'inscription : 29/12/2013
| Sujet: Re: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. Mer 30 Sep 2015 - 23:18 | |
| Bonsoir Christian,
Belle transformation, richement documentée et illustrée !
Cordialement Thierry
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| | | Crevette Administrateur
Nombre de messages : 45488 Age : 68 Localisation : Haut Doubs Thème de collection : reconstitution XVII° et XVIII°. Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. Jeu 1 Oct 2015 - 16:44 | |
| Voici une autre manière d'agrandir le canal de baguette. Ca marche très bien pour un mousqueton de cavalerie, et il n'y a aucune raison pour que ça ne convienne pas à un mousqueton de hussard. Le canal s'arrête à l'emplacement de la butée de baguette de la sous-garde (butée qu'il faudra supprimer): A l'aide d'un foret de 7 soudé (solidement) au bout d'une tige de 7, continuer de forer le canal: Je ne sais pas si j'ai eu du bol, mais le canal partait déjà dans la bonne direction! Forer de la longueur nécessaire: Dégager tout ce qui pourrait gêner avec un petit ciseau: Exagérer le contournement de la platine et de ses vis à l'aide d'une petite gouge: Mettre en place la vis de queue de culasse et continuer de percer délicatement sans trop accrocher l'hélice du foret sur la vis: En principe le canal est alors foré, mais il se peut que quelques petites difficultés subsistent: - la vis de queue de culasse continue de bloquer un peu le passage. Il faut alors soit continuer de forer sur le côté pour écarter le canal, soit limer un peu la queue de la vis pour laisser le passage libre à la baguette. - la goupille de queue de détente bloque le passage. Il faut repercer un peu de biais le trou de cette goupille ainsi que le trou de la queue de détente. On peut alors monter une goupille plus fine et de biais, par exemple un clou acier à béton. Temps passé pour le dévernissage du bois, son cirage, le dépolissage du métal, les petits à-côtés comme le limage de la contre platine sous la tête de vis avant de platine, la transformation de la tête de baguette, le perçage du canal: environ 2h30. |
| | | Crevette Administrateur
Nombre de messages : 45488 Age : 68 Localisation : Haut Doubs Thème de collection : reconstitution XVII° et XVIII°. Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. Dim 4 Oct 2015 - 15:37 | |
| Le voici lors de l'achat: Et après dévernissage du bois, son cirage teinte noyer, dépolissage du métal et dévernissage des parties laiton, limage de la contre platine sous la tête de vis avant de platine et sous la vis de pontet, transformation de la tête de baguette, perçage du canal, mise en forme de l'embouchoir, repositionnement de la queue de détente (à l'armé): Il reste à lui faire une bretelle en buffle. |
| | | dbiker Je fais partie des murs
Nombre de messages : 8111 Age : 79 Localisation : Vendée Nord-Ouest Thème de collection : Japon, 2nde guerre mondiale et ancien Date d'inscription : 09/10/2011
| Sujet: Re: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. Dim 4 Oct 2015 - 16:03 | |
| Très, très beau travail, pour un résultat superbe. L'infanterie ne va pas être jalouse ? |
| | | Crevette Administrateur
Nombre de messages : 45488 Age : 68 Localisation : Haut Doubs Thème de collection : reconstitution XVII° et XVIII°. Date d'inscription : 02/03/2009
| Sujet: Re: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. Dim 4 Oct 2015 - 16:07 | |
| Bof, je ne sais même pas quand et à quoi il va me servir! Mais vu le prix je ne pouvais pas le laisser passer. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. | |
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| | | | Transformation d'un mousqueton de cavalerie ARMAE en mousqueton de hussard. | |
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