Sabre de bord - Premier Empire

Je suis bien d'accord pour le capitaine de vaisseau Lucas, commandant du "Redoutable" (74 canons) qui ne put porter mieux son nom à Trafalgar, tenant la dragée haute, avec son vaillant équipage à deux vaisseaux anglais, et pas des moindres, Le "HMS Victory" (104 canons) d'Horatio Nelson et le "HMS Temeraire" (98 canons) d'Eliab Harvey. C'est d'ailleurs l'un des marins du "Redoutable" qui tira la balle qui blessa mortellement Nelson.

Les exploits de ces marins français ne sont pas assez relatés et peu mis en valeur. Comme on dit "L'histoire est écrite par les vainqueurs"

Cathelineau et l'Amiral, je partage votre point de vue, il n'y a pas de mépris de Napoléon vis à vis de la marine, juste une grande déception au lendemain de Trafalgar. Dans ses réflexions, livrées à La Cases, il regrette de ne pas avoir eu avec lui un Suffren. Et la reconstruction de la flotte, compte tenu des ressources financières considérables et du délai nécessaires, montre qu'il visait un objectif important, peut-être plus large que celui d'atteindre l'Angleterre dans ses relations avec ses colonies. En tout cas il voulait reconquérir la zone côtière, dans laquelle les escadres anglaises naviguaient à leur aise, en embuscade à la sortie des grands ports militaires.
Rester trop longtemps à Moscou, perdre son génie stratégique à Waterloo ont mis fin à ces projets.

Pour revenir au sabre de bord, un chiffre me laisse perplexe: les archives de l'Artillerie qui donnent les chiffres de production des différents types d'armes indiquent, pour le "Sabre de bord N°1": 701 en 1813, 1 en 1815, 400 en 1816, et rien ensuite jusqu'en 1821. De 1821 à 1833, je n'ai pas d'information. Cela ma paraît bien peu pour armer des vaisseaux dont les équipages étaient relativement nombreux... Le modèle "Sartines" était-il donc si répandu dans la marine impériale?

De Malaville a écrit:

Pour revenir au sabre de bord, un chiffre me laisse perplexe: les archives de l'Artillerie qui donnent les chiffres de production des différents types d'armes indiquent, pour le "Sabre de bord N°1": 701 en 1813, 1 en 1815, 400 en 1816, et rien ensuite jusqu'en 1821. De 1821 à 1833, je n'ai pas d'information. Cela ma paraît bien peu pour armer des vaisseaux dont les équipages étaient relativement nombreux... Le modèle "Sartines" était-il donc si répandu dans la marine impériale?

Il y aurait eu 1.102 sabres modèle 1811 produits jusqu’en 1816. Et l’on n’aurait pas les chiffres pour la suite. On sait juste qu’il y a eu au moins une commande de 200 sabres en 1823 pour les ports de Brest, Rochefort, Toulon et Cherbourg et 100 autres pour Lorient en 1825…
Mais sous l’Empire le sabre modèle 1811 n’était pas seul à être embarqué sur les navires, il côtoyait les modèles précédents : An X, An IX et même des Sartines que l’on retrouve encore dans les règlements de 1842 ! Ajoutez à cela des sabres de bord issus du commerce achetés pendant la Révolution ou sous l’Ancien Régime et éventuellement quelques armes de prises.

L'Amiral a écrit:

Je suis bien d'accord pour le capitaine de vaisseau Lucas, commandant du "Redoutable" (74 canons) qui ne put porter mieux son nom à Trafalgar, tenant la dragée haute, avec son vaillant équipage à deux vaisseaux anglais, et pas des moindres, Le "HMS Victory" (104 canons) d'Horatio Nelson et le "HMS Temeraire" (98 canons) d' Harvey. C'est d'ailleurs l'un de ses marins qui tira la balle qui blessa mortellement Nelson.

L'Amiral cela pourrait vous intéresser de voir le beau manteau que Nelson portait lorsque frappé par la balle. Le trou a fait par la balle est clairement visible dans l'épaule gauche.

Le manteau reste dans le National Maritime Museum, Londres.

De Malaville a écrit:

Cathelineau et l'Amiral, je partage votre point de vue, il n'y a pas de mépris de Napoléon vis à vis de la marine, juste une grande déception au lendemain de Trafalgar.

Je ne pense effectivement pas que Napoléon méprisait la marine, mais il la faisait simplement passer au second plan. Il comprit cependant suite au désastre de Trafalgar que si il voulait tenir tête aux anglais, il se devait de le faire d’abord sur les mers et les océans. Mais il ne le comprit que trop tard.

Jezcott a écrit:

L'Amiral a écrit:

Je suis bien d'accord pour le capitaine de vaisseau Lucas, commandant du "Redoutable" (74 canons) qui ne put porter mieux son nom à Trafalgar, tenant la dragée haute, avec son vaillant équipage à deux vaisseaux anglais, et pas des moindres, Le "HMS Victory" (104 canons) d'Horatio Nelson et le "HMS Temeraire" (98 canons) d'Eliab Harvey. C'est d'ailleurs l'un de ses marins qui tira la balle qui blessa mortellement Nelson.

L'Amiral cela pourrait vous intéresser de voir le beau manteau que Nelson portait lorsque frappé par la balle. Le trou a fait par la balle est clairement visible dans l'épaule gauche.

Le manteau reste dans le National Maritime Museum, Londres.

Magnifique manteau, superbe témoin de ce moment chargé d'histoire, merci pour la photo, cependant c'est ce qui coûta la vie à Nelson, car contre l'avis de ses seconds, il insista à porter sa plus belle tenue de parade, bardée de dorures et de décorations, le rendant de fait plus facilement reconnaissable de l'ennemi, qui lui tira le coup de feu qui lui sera fatal.

Ah oui, et puis l'histoire et la légende est fait!

Quelque chose me dit que je l'ai déjà vu ce sabre.....

Bonjour à tous,

juju63 a écrit:

Quelque chose me dit que je l'ai déjà vu ce sabre.....

Effectivement !
Mais tu n'as pas vu son socle terminé, je vais donc poster quelques clichés et tout le monde en profitera. Le style en est rustique et l'allure générale un peu rustre, aussi je me doute bien qu'il ne plaira pas à beaucoup.
Mais j'ai fait le choix d'un socle en morceaux de vieux tonneau qui en un sens renvoient aussi à l'univers de la marine, et qui niveau aspect vieilli sont en accord avec le sabre. Car j'ai décidé de le laisser dans son jus.
La plaque gravée est en laiton. Elle devrait s'oxyder avec le temps et prendre progressivement une patine plus proche de celle des garnitures du fourreau.
J'ai agrémenté le tout d'un bouton du 80e équipage de Haut-Bord. Cet équipage de Haut-Bord arma à la fin de l'Empire le Duguay-Trouin (du nom du célèbre corsaire), vaisseau de 74 canons de classe Téméraire. Un navire et un équipage bien contemporains de ce sabre donc.







Selon notre Crevette national les hauts numéros d'équipage sont les plus rares, le 80e serait le plus haut numéro.

Amicalement.

Bonsoir,

En deux mots : Présentation superbe !

Bravo !

Cordialement

Merci Crabo0 !

Comme tu le sais déjà j'aime bien mais question tu comptes apposer un seul bouton?
Je croyais que tu souhaitais en apposer plusieurs ?

Je comptais déjà en mettre un de Haut-Bord pas trop mal conservé.
Maintenant, si d'aventure je tombe sur des boutons d'autres équipages, ou d'artillerie de marine, à bas prix, je ne m'interdis pas d'en aligner d'autres. La place ne manque pas.
Mais ce ne sera que si de bonnes occasions se présentent. Je voulais un bouton pour l'évocation, je ne compte pas me lancer dans ce thème de collection.

Cathelineau a écrit:

J'ai agrémenté le tout d'un bouton du 80e équipage de Haut-Bord. Cet équipage de Haut-Bord arma à la fin de l'Empire le Duguay-Trouin (du nom du célèbre corsaire), vaisseau de 74 canons de classe Téméraire. Un navire et un équipage bien contemporains de ce sabre donc.

Ah le Duguay-Trouin... Ce vaisseau qui aurait pu parvenir jusqu'à nos jours, dernier vestige flottant de l'œuvre de Sané... Mais que la France a préféré regarder être sabordé bêtement en 1949 alors que de nombreuses personnes étaient prêtes à le sauver...

Voici la triste vidéo de la perte de ce patrimoine de notre marine:


Pour en revenir au sujet, j'aime beaucoup cette présentation, très réussie.

Merci l'Amiral !

Toutefois il ne s'agit pas du même Duguay-Trouin (il y a eu trois vaisseaux de 74 canons portant ce nom). Celui qui fut sabordé en 1949 est le vaisseau de 1800, capturé par les Anglais en 1805 et rebaptisé HMS Implacable.
Celui que j'évoquais, et qui fut armé par le 80e équipage de Haut-Bord, est le Duguay-Trouain sorti de Cherbourg en 1813.

Cathelineau a écrit:

Merci l'Amiral !

Toutefois il ne s'agit pas du même Duguay-Trouain (il y a eu trois vaisseaux de 74 canons portant ce nom). Celui qui fut sabordé en 1949 est le vaisseau de 1800, capturé par les Anglais en 1805 et rebaptisé HMS Implacable.
Celui que j'évoquais, et qui fut armé par le 80e équipage de Haut-Bord, est le Duguay-Trouain sorti de Cherbourg en 1813.

Ah effectivement, petite erreur chronologique de ma part. Méa Culpa

Bonjour,
La présentation de ce sabre est originale et très réussie.
Toutes mes félicitations.

Une presentation originale et différente! Pour profiter chaque fois que vous la voyez...

Merci pour le partage.

Super ton socle ! Complètement dans l'esprit Royale, pour l'aspect vie dans les pontons inférieurs !
Belle trouvaille le bouton aussi !

Merci à vous !

Finalement ce socle "de Haut-Bord" aura fait plus d'émules que je ne pensais !

Bonjour,
Lorsque l'on en a la possibilité, c'est bien plaisant de présenter des objets "en situation", comme le font certains photographes pour des revues, ou les pages de couverture de certains catalogues de ventes, la publicité pour des expositions, etc... Evidemment, ces exemples sont éphémères, le modèle ne dure que le temps d'une photo, tandis que, me semble-t-il, la présentation de Cathelineau est plus pérenne.
Encore bravo, c'est un exemple à suivre.

Bonjour,

En effet, cette présentation est à la fois originale, élégante et dans l'esprit du temps.............

Question : comment as-tu réalisé, ou où as-tu fait réaliser la plaque ou étiquette dorée apposée sur le chant du socle ?

Merci à vous !

Pour la plaque en laiton clouée sur le socle, les anciens se souviennent peut-être de la boutique "L'An IX" qui vendait des pièces d'armes à silex et percussion et faisait sa pub sur la Gazette ? Aujourd'hui "L'An IX" n'existe plus mais le fils a gardé les locaux et travaille comme graveur. Il fait de l'excellent travail. Là où d'autres pseudo-graveurs perdent leurs moyens quand on leur demande autre chose qu'une plaque de boite aux lettres en pvc, lui travaille sans soucis le laiton et fait du bon boulot.

En effet ! Ce gros plan veut tout dire quant à la qualité de son travail !

Bonsoir,

St Etienne a écrit:

Cathelineau a écrit:

... trois autres poinçons mais complètement illisibles car recouverts de coaltar.

Le coaltar est un goudron gluant, épais et noir provenant de distillation de bois résineux : pins, sapins ... . En somme c'est du pétrole brut de bois.
Conjointement au calfatage, il est principalement utilisé dans la construction et l'entretien des coques de navires, petits ou grands.
Il assurait l'étanchéité des carènes ainsi qu'une certaine protection contre les tarets et autres mollusques marins.
On en badigeonnait généreusement les bas-haubans et tout étai, bout, câble, manœuvre susceptible de recevoir l'eau de mer.

Pour ma part, je ne suis pas persuadé que le coaltar ait été utilisé tel quel sur les gardes des sabres de bord.
Mais bien plus certainement une peinture protectrice noire. Comme un coaltar dilué et mélangé à une base alcoolique.
Car le coaltar a la particularité d'être et de rester très très gluant ...

Voici ce que dit à ce sujet un mémoire du capitaine Geffroy, daté de 1811 et intitulé Procédés employés à la manufacture d'armes blanches de Klingenthal pour monter des lames de sabres qu'on y fabrique:

"Comme le fer de la monture du sabre de bord se rouillerait promptement si rien ne le défendait du contact de l'air, on le noircit, en le frottant avec de la poix pendant qu'il est chaud. On dit cependant que ce procédé ne suffit pas à le préserver de la rouille. Le devis porte que la monture sera noircie avec de la corne: mais on assure que cette dernière remplit encore moins bien que la poix, le but qu'on se propose."

Bien cordialement.

Un autre 1811 dont la palmette a été redressée:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il y a peut-être à cela une raison qui nous échappe.

Jaime beaucoup la présentation de ce dernier sabre de bord.
Bravo Cathelineau

Merci Dbiker !

Cathelineau a écrit:

Un autre 1811 dont la palmette a été redressée:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il y a peut-être à cela une raison qui nous échappe.

Un choc, tout bonnement ?

Bonsoir,
Comme d'hab tu nous as fait une super présentation et je t'en félicite,mais je voudrai revenir sur le bouton .......qui n'est pas le thème principal du message.
Tu attribue cet équipage No 80 au bâtiment Duguay-Trouain,tandis que l'Association Napoléonienne Charentaise "LE GARDE CHAUVIN" l'attribue au "LE ZELANDAIS" Cherbourg en juin 1813 ..........qui deviendra "LE DUQUESNE"  le 29 aout 1814.
Cordialement.
Jack